Réponse à...
A propos de mon livre "De l'enfer introuvable à l'immortalité retrouvée"
Réponse du 23 octobre 2018 aux 3 vidéos enregistrées sur youtube dont l’objet annoncé est « d’annihiler » les arguments de mon livre.
Cher Monsieur,
Je viens de visionner votre troisième enregistrement vidéo relatif à mon livre De l’Enfer introuvable à l’immortalité retrouvée. Ces enregistrements ne donnent pas la parole à l’accusé et ils sont parfaitement anonymes : à aucun moment vous ne dites votre nom, ni ne montrez votre visage. En définitive, outre l’indigence épistémologique surprenantes de vos critiques et insinuations, je trouve votre attitude à mon endroit proprement inadmissible.
C’est pourquoi, suite à ces propos diffusés sur la place publique, j’exige de votre part la publication d’un droit de réponse qui, selon mon souhait, devra se matérialiser comme suit : vous voudrez bien compléter votre troisième enregistrement, le plus court, par la lecture du texte suivant qui n’est qu’un commencement de réponse, mais cela sera toujours mieux que rien. A défaut de cette publication, la confiance et l’estime que je nourris a priori pour tous mes interlocuteurs vous seraient retirées et soyez sûr que je ne consacrerai plus une minute de mon temps à échanger avec vous, que ce soit directement, à la radio, ou à la télévision (et notamment pas à l’occasion des émissions du père de Tanouarn auquel je transmets copie de ce courrier). Le texte de ma réponse est donc le suivant.
« Suite aux trois vidéos anonymes, hypocrites et sournoises publiées sur internet qui mettent en cause la valeur et l’intégrité du livre De l’Enfer introuvable à l’immortalité retrouvée, fruit de plus de dix ans d’études et de recherches assidues, l’auteur, Michel Fromaget, tient à préciser ce qui suit.
Le responsable de ces vidéos (appelé par la suite Mr M.) me catalogue d’emblée dans les hérétiques, montrant par là qu’il se considère, lui, comme détenteur de la vérité. Or la vérité ne se possède pas, mais on peut, et on doit la chercher. C’est à cela que j’ai consacré ma vie comme en témoignent tous mes travaux. Mon livre sur l’enfer n’a d’autre objet que de mettre à la disposition du public les résultats de mes recherches concernant l’immortalité et le sort ultime des méchants tels que les a pensés le christianisme au cours de son histoire. Ces résultats montrent, avec une probabilité d’exactitude confinant à la certitude, que le christianisme des premiers siècles concevait ces questions d’une manière très différente de celle héritée de saint Thomas d’Aquin et choisie par le Magistère de l’Eglise catholique, suite au Concile de Trente (publication du catéchisme de Trente : 1566). Cette conception originelle m’est apparue, au fil de mes recherches, d’une telle cohérence logique, d’une telle richesse conceptuelle, elle m’est apparue si lumineuse et porteuse d’une telle espérance que j’ai fait le choix de la présenter à mes contemporains assortie de toutes les explications et citations utiles. Maintenant, comprenons-nous bien : l’objet du livre est de montrer qu’il existe une autre manière particulièrement intelligente de lire l’Evangile. Il n’est en rien d’imposer cette manière. Au lecteur, croyant ou non, de réfléchir puis de choisir. Quel que soit son choix, s’il est fait sur la base d’une bonne connaissance du sujet, mais aussi du fond du cœur, alors ce choix lui fera honneur. Pour les fidèles, je tiens à préciser que je suis croyant et que, dans mon intention, la vérité que je poursuis n’est autre que celle annoncée par Jésus-Christ disant : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14,6).
Sur le plan des généralités, je voudrais encore dire ceci : Mr M. se dit très « étonné », de voir poindre des touches de sentiment et d’affect , donc de subjectivité, dans un travail intellectuel à prétention objective. A cela, qui est dérisoire, je répondrais ce que tous les épistémologues savent bien : savoir qu’il n’est aucune découverte scientifique, surtout en sciences humaines, qui ne possède une forte composante affective. Le sentiment intelligemment combiné avec la pensée, avec l’intuition et les perceptions, est une voie essentielle de connaissance du réel. Dieu nous garde des chercheurs énucléés et castrés, qui n’authentifient du réel que ce qu’en décortique leur pure intelligence, froide, logique et cartésienne.
Quant aux considérations de détails, le temps m’étant compté, je me limiterai aux six suivantes :
1 – Mr M. s’étonne, voire s’offusque, que moi, chercheur universitaire, je sois moi-même étonné de ma découverte du conditionalisme. Etonnement qui prouverait mon ignorance et/ou mon incompétence puisque le conditionalisme a des siècles d’histoire derrière lui. A cela, il me faut répondre que, certes, mon livre témoigne de part en part d’un immense étonnement. Mais celui-ci vient nullement de ma découverte du conditionalisme (doctrine que je connais bien et vraisemblablement mieux que Mr M.) mais de ma découverte que le N.T. recense, non pas seulement les 15 versets invoqués classiquement par l’Eglise pour renseigner sur le sort des damnés, mais 336 ! Et que l’analyse de ces 336 versets laisse clairement entendre que le Nouveau Testament est massivement conditionaliste. Oui, cela je ne le savais pas, et cela m’a vraiment étonné. Et c’est peu dire !
2 – Je dois dire que je trouve ce procès d’ignorance – doublé d’un procès de moralité douteuse et d’escroquerie intellectuelle, puisque cette ignorance m’inciterait à m’attribuer la paternité d’un courant de pensée qui ne m’appartient pas –, je trouve ce procès particulièrement ignoble. C’est-à-dire dénué de toute noblesse, puisqu’il prouve d’évidence que Mr M. non seulement ignore le contenu véritable de mon livre mais qu’il ignore jusqu’à l’existence même de certains de ses chapitres. En effet, un chapitre particulier, intitulé « Brève histoire d’une double aversion » (Chap. XVII) consacre 18 pages très denses à l’analyse du conditionalisme et à la présentation de 25 penseurs qui soit l’ont adopté soit en ont été très proches. Avant de jeter mon livre en pâture au public, Mr M. n’a même pas fait l’effort de le lire. Ce qui, sur le plan de la simple probité, est véritablement consternant. D’autant que la manière est cauteleuse : Mr M. reconnait par endroit ne pas avoir lu complétement mon livre, mais il va le faire ! La manœuvre est classique : Mentez, mentez,…il en restera toujours quelque chose !
3 – Une des trois vidéos s’en prend frontalement à ce qui de reste est un détail. Savoir ma présentation (pp. 253 à 255 de mon livre) d’un sens tout à fait possible, voire probable des versets (Ap 14, 10-11). C’est là accorder à cette présentation une importance qu’elle n’a pas. Elle dit simplement que ce verset ne contredit pas sans appel la thèse du conditionalisme pour les simples raisons suivantes : 1 – La canonicité de l’Apocalypse est douteuse et non reconnue par tous ; 2 – Même ceux qui la reconnaissent, tels d’éminents spécialistes comme E. Boismard (mais Mr M. les connait-il ?), s’accordent pour dire qu’il s’agit d’un texte de portée et d’intention fondamentalement historique, dont l’enseignement eschatologique fiable est très réduit et ne concerne pas l’enfer. 3 – Le fait (que je n’ai pas eu la place de développer dans mon livre) que le vocabulaire de ce verset reprend celui de (Is 34, 10-11) où il a une portée très explicitement historique.
D’où je suggère à Mr M., s’il souhaite une controverse solide sur la base de versets plus fiables, qu’il sera plus décisif (et intéressant) d’élargir l’éventail en discutant par exemple : les versets de l’A.T. cités en pages 79 et 223 de mon livre (ou en p. 102 et 103 ceux qui concernent le feu), ou encore ceux du N.T. (pp.103 et 104 en ce qui concerne le feu), et notamment, et surtout les 68 versets qui disent la mort des damnés (et non leur vie éternelle en enfer) versets dont le lecteur trouvera le référencement en p. 329). Il serait bon aussi qu’en amont, on prête par exemple attention aux versets prophétiques construits suivant le schéma : : « Devant les hommes sont la vie et la mort et ce qui plait à chacun lui sera donné » (Sir 15,17), « Voici que je place devant vous le chemin de la vie et le chemin de la mort » (Jr 21,8), « C’est la vie et la mort que j’ai placé devant toi, la bénédiction et la malédiction » (Dt 30,19), etc …jusqu’à (Mt 7,13-14).
4 – Un argument particulièrement, dont Mr M. n’est pas l’auteur mais qu’il n’hésite pas à utiliser est celui-ci. Il laisse entendre que les premiers Pères de l’Eglise n’avaient pas encore accès à une véritable intelligence de l‘Ecriture, ou encore, s’ils l’avaient, qu’ils la gardaient secrète. (Ce qui explique que l’on retrouve chez eux nombre d’affirmations de type conditionaliste comme le reconnait Mr M.) Je réponds à cela : si Mr M. avait réellement étudié ces Pères, et notamment les écrits où ils exposent la manière dont ils reçevaient et transmettaient la tradition apostolique originelle, il ne pourrait en aucun cas dire cela. Notamment pas après avoir lu le chapitre III (par. 1 à 4) du grand ouvrage de saint Irénée Contre les Hérésies. Chapitre que je lui suggère de lire avec soin (ainsi qu’aux internautes suffisamment intéressés). Quant au secret, je rappellerai seulement ici cette parole de Jésus, en fin de sa vie publique : « Je n’ai rien dit dans le secret » (Jn 18,20) assorti du fait que les Pères n’avaient d’autres soucis que de lui ressembler et que la révélation chrétienne est unvéritable mystère : c’est-à-dire qu’elle se donne d’elle-même à qui en est digne et qu’elle n’a nul besoin d’être cachée par un quelconque stratagème.
5 – Pour en revenir à saint Irénée auquel mon travail accorde à juste titre une importance suressentielle, Mr M. affirme qu’Irénée dans le chapitre IV, 28 de Contre les Hérésies défendrait l’éternité de l’enfer. Et que, par suite, j’aurais une regrettable tendance à utiliser des outils dont l’usage démontre précisément le contraire de ce que je veux dire. De là à me faire passer pour un simple d’esprit…Tout cela prouve seulement que Mr M. n’a pas lu ce chapitre de saint Irénée, ou bien superficiellement, ceci sans nullement s’inquiéter de la signification précise du vocabulaire d’Irénée, ni non plus de la méthode d’exégèse « typologique » qui est la sienne. A ceux qui seraient intéressés sérieusement par de telles questions, je conseillerais de se renseigner auprès des spécialistes de l’anthropologie irénéenne, notamment de parcourir si ce n’est d’étudier la monumentale thèse de théologie d’Henri Lassiat.
6 – Enfin, mais il me faut arrêter là ma défense, Mr M. prend pour argent comptant le dogme de l’éternité de l’enfer et il cite à l’appui le Synode de Constantinople (543) sans s’interroger sur la valeur doctrinale des décisions de ce synode dont le contenu a été imposé de manière scandaleuse par l’empereur Justinien. Et avalisé de manière non moins scandaleuse, sous la contrainte, après 7 ans de séquestration, par le Pape Vigile, personnage sans doute immédiatement inspiré par l’esprit Saint ( !) puisque l’histoire retiendra de son pontificat qu’il commença dans le crime, qu’il se poursuivit dans la lâcheté et se termina dans la honte. Quant à croire que le Ve Concile de Latran (1513), fonde le dogme de l’immortalité naturelle de l’âme, c’est là un contre-sens courant venant de l’ignorance et en particulier de l’indistinction du « contenu doctrinal » et du « contexte doctrinal ». Mais je ne suis pas sûr que Mr M. soit bien informé de toutes ces questions.
Quoiqu’il en soit, le temps des horloges demeurant sans pitié ni compassion, il me faut arrêter là cette réponse. Ce que je fais en remerciant Mr M. d’avoir eu la courtoisie de vous la présenter, s’il l’a fait. Et aussi, en suggérant l’attitude suivante aux internautes curieux de choses essentielles : le canal vidéo est particulièrement propice à la divulgation d’informations superficielles et trompeuses. Comme le Christ l’a dit lui-même : Soyez « candides comme des colombes », et « prudents comme des serpents » (Mt 10,16). Autrement dit : ne prenez jamais pour argent comptant ce que disent les vidéos. Soyez critiques et vérifiez toujours ce qu’elles montrent ou disent. Ceci, en ayant bien présent à l’esprit que, quand on aime la vérité, on consent toujours l’effort nécessaire à la trouver et qu’elle récompense toujours surabondamment l’effort consenti ».
Je vous remercie de publier ce texte à la suite de votre dernière vidéo. Dans l’attente de la suite,
Michel Fromaget
Réponse en date du 11 novembre à la 4 ème vidéo de même origine (site: mariejésus.com)
Cher Monsieur Maillard,
J’ai enfin trouvé le temps nécessaire à écouter votre dernière vidéo et à la rapprocher du contenu de votre mail du 25 octobre faisant état de vos reproches fondamentaux.
Tout d’abord, je tiens à honorer votre probité qui vous a incité à publier mon « droit de réponse ». Ce dont je vous remercie. Comme vous, je ne récuse à personne le droit d’exposer se pensée, ni non plus d’en défendre fermement l’intérêt à la faveur d’une controverse. D’ailleurs, comment pourrait-il en être autrement ? Non, ce que je vous reproche, et qui m’a fait réagir si vivement, c’est précisément le ton sur lequel vous avez engagé cette controverse. Mettant maladroitement en cause dans vos vidéos et mails, tour à tour, je reprends quelques unes de vos expressions : mon « honnêteté intellectuelle », la valeur « morale » de ma méthodologie, la valeur scientifique de cette recherche qui serait refusée même comme simple « mémoire de maîtrise », etc. Dénonçant que je « fais semblant de découvrir » ou de « m’attribuer » un courant de pensée qui existe déjà, que mon travail ne fait que « réchauffer les plats » sans rien apporter de nouveau, …Estimant aussi que procéder de la sorte est « une honte pour moi », …J’ai même entendu dans votre dernière vidéo, à propos de mon travail, le terme « d’escroquerie ».
Voilà donc ce que je vous reproche et ce, d’autant plus que sur le plan du contenu, d’une part, vous n’apportez que des « arguments d’autorité » qui n’ont dans la recherche de la vérité aucune espèce de valeur et que, d’autre part, malgré que vous vous en défendiez, le socle de votre attaque est composé de purs procès d’intention, me soupçonnant de prétentions ou de dispositions qui me sont absolument étrangères, comme par exemple, de « vouloir inscrire mon nom après d’autres noms célèbres » ou encore de « chérir le protestantisme ».
Mais pour être plus précis, notamment sur le plan du contenu, laissez-moi reprendre votre mail du 25 octobre. J’y vois pointer deux grandes attaques à la faveur des quelles vous semblez bien vouloir me ridiculiser définitivement. L’une concerne mon ignorance présupposée et comme incandescente du Dictionnaire de Théologie Catholique de Letouzé et Ané de 1913, lequel est apparemment votre bible, plus que la Bible elle-même. L’autre concerne la raison pour laquelle j’ai choisi de travailler avec la Bible d’Osty.
Commençons par la première voulez-vous ?
Vous écrivez noir sur blanc : « Prétendre faire de la recherche sur un dogme catholique sans lire l’article du Dictionnaire de Théologie Catholique sur le sujet que l’on traite est une faute intellectuelle et une honte pour vous ». Déjà dans votre mail de la veille vous vous exclamiez : « Vous travaillez dix ans sur la critique de l’enfer sans lire le DTC ! » Et le 25 octobre vous revenez à la charge (décidément vous y tenez) : «Une telle faute méthodologique serait refusée pour un mémoire de master 1 de maîtrise : ne pas aller lire le DTC… »
Réponse : Je n’ignore pas le DTC, ni ses articles sur l’enfer, ni ceux sur les feux de l’enfer. En voulez-vous une simple preuve ? Soit la note (13) du chapitre IX de mon livre, p. 287 où vous pourrez lire : « Sur cette nouvelle affectation, voir notamment : le tome V (col.29) du Grand dictionnaire de théologie catholique (33 volumes) publié chez Letouzé et Ané en 1913 ». Cette simple réponse disqualifie sans reste votre attaque. Mais, une précision vous intéressera : lorsque j’estime cela utile, je me réfère à ce dictionnaire au moins depuis juin 2004, comme me le confirme mon carnet de notations. Sur la base d’un argument parfaitement erroné vous vous permettez donc, impassible et garant de la morale, de décréter ma « honte ». Avec cette manière de faire et de dire, devinez ce qui vous arrive…
Mais je voudrais satisfaire votre curiosité plus avant : comment, dans ces conditions, se fait-il donc que je ne fasse pas référence au DTC (et à Tournebize !) dans mon chapitre I (sur l’enfer éternel affirmé par l’Eglise d’aujourd’hui) et dans mon chapitre XVII (sur l’histoire de l’aversion pour la théorie de l’enfer éternel) ? Réponse I, quant au chapitre I : J’ai écrit ce travail en 2000 pour un public contemporain. Or le DTC date de 1913 et ses articles sur l’enfer sont même plus anciens. C’est pourquoi j’ai préféré présenter la conception de l’Eglise à travers de travaux plus récents, et aussi d’auteurs infiniment plus connus (que le célèbre Tournebize) et plus représentatifs : d’où le choix de Paul VI, de Jean-Paul II, du cardinal Ratzinger, ou encore du grand jésuite François Varillon. Réponse II, quant au chapitre XVII : Comme cela a été maintes fois annoncé dans le corps du livre, ce dernier a pour objet le dogme infernal catholique et il est d’autre part destiné au grand public et non à des spécialistes. D’où la préférence pour des auteurs connus ayant scruté le catholicisme (Hobbes, Voltaire, Rousseau, etc.) et l’absence de référence aux représentants du conditionnalisme cités par le DTC, tous auteurs protestants rigoureusement inconnus, sauf sans doute de rares spécialistes morts depuis longtemps.
Deuxième attaque, passablement venimeuse comme le montre sa dernière proposition soulignée par vous-même en rouge : « Autre erreur que j’ai relevée dès votre introduction, note 4 : la bible Osty est une traduction à 4 mains, reprenez votre bible, poussez l’effort jusqu’à la 4ème page c’est précisé en toute lettre. La page de copyright le dit également POUR LA TRADUCTION et la 3ème couche est passée dans l’avant-propos, mais vous, en 10 ans de « recherches » ça vous échappe…. »
Réponse : Ne reculant devant aucun détail, je dirais aucune mesquinerie, vous visez la note de mon introduction où j’explique que j’ai choisi la traduction d’Osty parce qu’elle est l’oeuvre d’un seul auteur ce qui lui confère une unité, une constance et une fiabilité que l’on ne trouve pas dans les autres bibles courantes. Or, savez vous que la Bible d’Osty est unanimement renommée précisément pour cela et que là est son immense qualité ? Allez sur le site de « l’Alliance biblique française », vous y lirez :
« La remarquable traduction réalisée par le chanoine Émile Osty, représente plus de 25 ans d’un minutieux labeur. En cours de route, Osty a fait appel à Joseph Trinquet, professeur au grand séminaire de Paris. Cette traduction respecte « jusqu’au scrupule » les textes originaux hébreu, araméen et grec. Etant l’œuvre d’une seule personne, elle se caractérise par sa grande cohérence : une même expression dans la langue originale est rendue par une même expression en français (…) D’abondantes introductions et notes techniques font de le Bible Osty-Trinquet un remarquable outil pour l’exégèse. »
D’après ce que je sais, l’essentiel du travail de J. Trinquet concerne l’extraordinaire appareillage de notes propre à cette bible ainsi que la rédaction d’un certain nombre d’introductions de différents chapitres. De cela il est l’auteur, mais non pas de la traduction à laquelle il n’a que collaboré et qui, de ce fait, continue à juste titre de passer pour celle d’un seul auteur comme l’affirment les spécialistes de l’alliance biblique française (les quels sans doute sont aussi incompétents que moi). Puisse cette réponse vous inciter à arrêter de me faire passer pour un imbécile qui, « en dix ans de recherches !…. »,….
Voilà pour les attaques principales, dont je vous avoue que je les trouve dérisoires. Et pour les quelles, je serais en droit d’exiger de vous de formelles excuses. Mais passons.
Quant aux autres insinuations contenues dans votre mail du 25 octobre, je n’en dirai rien, si ce n’est qu’elles laissent planer l’idée que je serais une sorte de « sous-marin » du protestantisme. Ainsi vous m’accusez (je reprends vos mots) : d’agir en réchauffant une vieille hérésie protestante sans le dire. Et vous n’hésitez pas devant l’affirmation suivante : « Votre hérésie chérie est protestante, nul ne le nie … ». Voulez-vous que je vous dise ? Je suis catholique, et estime nombre d’apports du protestantisme. Mais sachez, comme cela est écrit en interligne de mon livre, qu’avant d’être une fois protestant, je serai cent fois orthodoxe. Mais j’ai le sentiment que votre ignorance de l’orthodoxie est sans fond. Au reste, si j’avais voulu défendre le protestantisme dans mon livre et donc en montrer la grandeur, mon jeu aurait été certainement de mettre en valeur les auteurs cités par le DTC à la rubrique du conditionnalisme. Or, comme vous le savez, je n’en mentionne pas un seul. Curieux n’est-ce pas ?
Concernant plus particulièrement votre dernière vidéo, je remarque que vous revenez à l’attaque en soulignant mes consternantes lacunes. Notamment bien sûr : mon ignorance lamentable du DTC et ma méprise consternante sur la traduction de la Bible d’Osty. Ayant répondu à cela plus haut, je n’y reviens pas. Je note cependant le fait que, selon vous, non seulement je ne fais que « réchauffer les plats » (expression gracieuse dont je vous remercie) mais aussi grave, sinon plus : mon travail ne leur ajoute rien, il n’apporte rien.
Or, cette accusation prouve seulement que vous n’avez pas lu mon livre, ou bien que vous n’y avez rien compris. Car il apporte deux choses essentielles totalement ignorées, à ma connaissance du moins, du monde catholique. A savoir, premièrement, le nombre inouï de versets du NT laissant entendre que l’âme humaine n’est pas naturellement immortelle et que le châtiment éternel n’est autre qu’une mort définitive. A savoir, deuxièmement, que cette conception est une composante clé de l’anthropologie ternaire « corps, âme, esprit » du premier christianisme telle qu’elle s’exprime notamment chez saint Irénée. Mais cela vous dépasse sans doute totalement puisque pour vous la philosophie et le Magistère ont définitivement démontré (comment peut-on penser cela ?)que le composé humain est binaire « corps, âme ».
A ce propos, je note que vous nous resservez (trouvée dans le DTC) la lecture de saint Irénée qui était en vogue au XIX e siècle, mais qui de nos jours est dépassée. Ce qui ne vous empêche pas de continuer à me faire passer pour un simple, qui non seulement n’aurait rien compris aux Pères de l’Eglise qu’il cite, mais encore n’hésiterait pas à laisser croire que l’Eglise considère toujours l’enfer comme un lieu, au sens géographique du terme (alors qu’effectivement elle a délaissé cette conception infantile). Ou encore pour un ignorant qui croirait que le dogme de l’immortalité naturelle de l’âme date de saint Thomas d’Aquin et du catéchisme de Trente.
Mais là non plus il n’y a pas d’issue : soit vous me prenez pour un imbécile (ce qui serait pour moi assez désagréable) soit vous ne savez pas lire. En faveur de cette deuxième hypothèse (que je préfère), je vous rappelle que, dès la première page de mon introduction, je présente le fait que l’enfer est ordinairement compris comme un « lieu » (entre guillemets) et aussi comme « un état de l’être ». Toujours en faveur de cette même hypothèse, je vous fait remarquer que j’ai écrit, dans ma réponse précédente (celle que vous commentez dans votre dernière vidéo), que l’église a hérité « par l’intermédiaire du concile de Trente la doctrine sur l’immortalité de l’âme de saint Thomas d’Aquin ». Mais je n’ai absolument pas écrit, ni laissé penser que ce dernier serait la source de la théorie qu’il adopte et transmets. D’ailleurs tout mon livre accorde une très large place à cette question de l’origine et de la transmission de cette doctrine. Mais vous ne l’avez guère lu.
Dois-je l’avouer ? Une autre calomnie a du mal à passer. Vous dites carrément que je refuse de continuer à débattre avec vous, laissant ainsi entendre que face à votre brillante défense, je bats en retraite. Mais c’est faux et c’est un pur mensonge. Relisez ma réponse antérieure. Il y est écrit : « A défaut de cette publication, la confiance et l’estime que je nourris a priori pour tous mes interlocuteurs vous seraient retirées et soyez sûr que je ne consacrerai plus une minute de mon temps à échanger avec vous, que ce soit directement, à la radio, ou à la télévision ». Vous lisez bien, n’est-ce pas, il est écrit : « à défaut de cette publication ». La publication visée étant celle de ma première réponse. Or donc, vous l’avez publiée : je demeure donc à votre disposition pour continuer l’échange. A condition toutefois, bien sûr, que vous publiez intégralement la présente réponse depuis sa toute première ligne jusqu’à la dernière.
Pour terminer, 2 ou 3 remarques :
1 – Je ne trouve pas charitable la manière dont vous parlez des « spéculations » du théologien Dumouch ou de « la pommade que nous nous passerions mutuellement ». Le terme de pommade est passablement impropre puisque nous défendons des points de vue totalement opposés.
2 – Vous êtes gêné par « le badigeon de mes bons sentiments » (expression agréable, merci). Mais savez-vous ce que doivent des œuvres aussi puissantes que celles de Dostoïevski, de Berdiaev, de Zundel ou de Camus à ce type de « badigeon » ? Non sans doute !
3 – Vous prenez les NDE pour preuves d’immortalité de l’âme. Dire cela témoigne que vous ne savez pas très bien de quoi vous parlez : puisque ces NDE (qui, au reste, ne sont en rien des preuves, mais de seules indications) ne pourraient jamais cautionner que la doctrine de l’immortalité relative, non pas celle de l’immortalité absolue qui est le sujet de mon livre.
4- Pour faire bon poids, vos réflexions remettent en cause, non seulement mon intégrité intellectuelle et la qualité de mes sentiments (le badigeon) mais vous n’hésitez pas non plus à juger ma foi passablement douteuse : « Comment un prétendu catholique qui ne retient de la révélation chrétienne que ce qui lui convient et qui rejette une vérité de foi aussi capitale que l’éternité de l’enfer ! La révélation est un tout, etc. etc. » Un jour, pour rire, je vous lirai ce qu’a écrit Berdiaev sur l’enfer et qui est très sérieux. Mais trêve de plaisanterie : vous qui connaissez les moindres données écrites dans le DTC, n’avez pas remarqué que, ni le Symbole des Apôtre, ni le Credo de Nicée-Constantinople ne fait la moindre allusion à l’éternité de l’enfer, non plus même qu’à l’enfer tout court ? Ah ! mais alors ! On pourrait être un vrai catholique sans croire à l’enfer ?
Mais en un tel cas que penser des soupçons et suspicions que vous laissez élégamment planer sur la qualité de ma foi, sinon que….
Je vous laisse méditer sur tout cela. Je vous rappelle la stricte condition de diffusion de l’intégralité de cette réponse si vous désirez poursuivre la controverse.
Respectueusement,
Michel Fromaget
Réponse en date du 11 décembre 2018 à la 5ème vidéo de même origine
Cher Monsieur,
Je vous remercie d’avoir publié et commenté ma troisième réponse consécutive à votre dernière vidéo. Je relève dans celle-ci quelques attaques prioritaires que vous estimez devoir mettre en avant pour, comme d’habitude, ruiner mon travail. Par exemple :
– Le fait que j’ai écrit, en page 287 de mon livre : « le Grand dictionnaire de théologie catholique » au lieu de : « le grand Dictionnaire de théologie catholique ». Compte tenu de ses 30 volumes, vous ne pouvez contester que ce dictionnaire est grand. Toutefois, quant aux italiques et la majuscule, je reconnais mon erreur et salue la puissance inouïe de votre remarque.
– Dans le même ordre d’idée : je sais bien que la publication du DTC s’est étalée sur de nombreuses années. Si je mentionne l’année 1913, c’est parce que c’est celle de la publication du tome V qui traite de l’enfer et du feu de l’enfer, soit donc le tome qui intéresse notre propos en priorité. Quant à l’hypothèse que j’ai pu lire le DTC sans avoir compris ce que je lisais, je vous en remercie…
– Dans le même registre d’attaques frontales, vous m’épinglez parce que j’écris « la Bible d’Osty » alors que les spécialistes écrivent : « la Bible Osty ». Là aussi, bravo : vous avez raison, cette dernière expression est plus exacte. Reste cependant que dans le langage courant (je rappelle que je m’adresse au public) on ne dit pas « la Bible Chouraqui » mais « la Bible de Chouraqui » et de même pour d’autres traductions… Et j’ai fait de même pour Osty. Là encore, je salue l’ampleur et la profondeur de la critique.
– Vous dites que le propos que je rapporte de Jean Guitton sur la réserve de sainte Thérèse de Lisieux à l’endroit de l’enfer est « totalement faux » (hélas ! Jean Guitton qui m’honora de son courrier est mort) « preuve en est la lettre à Céline de juillet 1889 ». Si vous aviez lu mon livre comme il convient vous auriez constaté : 1 – Que je cite les paroles de cette lettre et les mets en grande valeur à la fin de mon épilogue. 2 – Que la phrase clé ne réfère pas à l’enfer. Le mot n’y figure pas. Elle évoque seulement « des âmes qui se perdent comme des flocons de neige » et non pas « des âmes qui se perdent comme des flocons de neige en enfer » Dans le premier cas nous avons une image d’une justesse et d’une poésie remarquable. Dans le second une image ratée et ridicule. Une fois encore, vos « preuves » n’ont pas même la consistance du vent…
– Evidemment à ma remarque fondamentale sur l’absence de toute référence à l’enfer dans le Credo vous ne répondez pas et préférez parler d’autre chose…Et pour cause, puisqu’en définitive, le dogme de l’enfer éternel dont vous vous présentez comme un défenseur acharné, ce dogme, – qui est une véritable « usine à gaz intellectuelle», ce dogme comparé aux camps d’extermination nazis, fait figure d’œuvre bienveillante et charitable, puisque ces derniers, aussi atroces soient-ils, mettent fin aux souffrances qu’ils provoquent, alors que l’enfer éternel, lui, a en propre de les prolonger pour les siècles des siècles. Horreur inconcevable.
Mais, voici ce que je suis en train de réaliser : je perds totalement mon temps à répondre à vos aboiements. En Mat 23, 24 nous avons cette parole de Jésus : « Guides aveugles qui filtrez le moucheron et engloutissez le chameau ». Cette invective, je pense, vous concerne vous qui accordez une importance supérieure à des détails infimes, mais continuer à vous gaver du dogme de l’enfer. Oui ! l’indigence et la portée dérisoire des remarques apportées par votre dernière vidéo font que je choisis de ne plus répondre plus à vos insinuations. Vous pouvez continuer de les déverser sur Youtube. Ainsi continuerez-vous d’enfumer les naïfs et les ignorants et de vous discréditer définitivement auprès des gens lucides et attentifs aux arguments de fond.
Quant à moi, je me consolerai avec la neuvième Béatitude (Mt 5, 11). Elle est très belle, et je me plais à croire que vous saurez aussi vous en prévaloir.
Il serait bien de publier cette « troisième réponse ». Mais, ayant fait le choix de ne plus vous consacrer de mon temps, je n’en fais pas une exigence.
Recevez, Cher Monsieur, mes salutations terminales,
Michel Fromaget